Le secteur de la construction connaît depuis quelques années une véritable révolution numérique. Désormais, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la réalité mixte sont accessibles aux professionnels de la construction. Ces technologies permettent de mieux visualiser et comprendre les modèles 3D. Cependant, chaque technologie possède ses spécificités et son cadre d’utilisation.
Réalité virtuelle
La réalité virtuelle permet de visualiser la modélisation 3D d’un bâtiment en grandeur réelle et de s’y déplacer librement. L’immersion est totale, puisque l’utilisateur, muni d’un casque VR, ne voit plus le monde physique qui l’entoure. Il plonge ainsi complètement dans le modèle numérique. Les partenaires d’un projet bénéficient dès lors d’une meilleure vue d’ensemble du bâtiment et peuvent détecter d’éventuels problèmes avant même le début des travaux. De cette façon et grâce à une meilleure préparation (sécurité sur chantier, p. ex.), les erreurs sur site sont limitées et le planning est plus facilement respecté. La réalité virtuelle peut également s’avérer utile pour le dialogue avec le client. En effet, celui-ci peut ainsi mieux se rendre compte de son projet et des choix qu’il réalise. Il visualise facilement et rapidement son projet dans son contexte, mais prend également conscience des volumes, des textures et des couleurs. Au-delà de la simple satisfaction client, cette technologie facilite la communication et diminue les risques de changement de dernière minute. Enfin, un autre aspect clé de la réalité virtuelle est la facilité avec laquelle il est possible d’élaborer des scénarios de formation. Pouvoir former de futurs professionnels sans risque pour le personnel et pour le matériel, ne pas avoir de limite de taille (grue ou simulateur de travail à grande hauteur), mais surtout, pouvoir adapter ou rejouer des scénarios de formation actifs font de cette technologie un choix très prisé par les centres de formation.


Réalité augmentée
Contrairement à la réalité virtuelle, la réalité augmentée permet toujours de voir le monde réel. Cependant, celui-ci est complété par des informations supplémentaires visibles au travers d’un casque, sur une tablette ou un smartphone. Ces informations peuvent être liées ou non aux endroits correspondants dans le monde physique. Elles sont généralement relativement simples telles que des chiffres, des textes, des symboles, des schémas ou des photos. En revanche, les informations apparaissent comme si l’on avait appliqué une couche sur le monde réel. Une interaction en 3D avec celles-ci n’est donc pas possible ou peu précise. En pratique, on peut visualiser sur chantier des informations techniques de matériaux, un détail constructif ou comparer l’état des lieux construit avec celui planifié. Une fois le bâtiment construit, à l’occasion d’une visite d’entretien, par exemple, cette technologie permet aussi de visualiser les données techniques (température, temps d’utilisation, erreur) directement en surimpression des installations. Couplée à des technologies d’appel à distance, il est tout à fait possible, grâce à la caméra du smartphone, de donner des conseils ou des avis techniques à distance sans nécessiter le déplacement d’un expert. On peut ainsi obtenir une réponse rapide et de qualité. En résumé, toute information disponible peut donc être visualisée sur site. Cependant, il faut admettre que pour atteindre une précision de l’ordre du centimètre, il conviendra probablement de se tourner vers ce que l’on appelle la ‘réalité mixte’.
Réalité mixte
Dans la réalité mixte, le monde physique est complété par des modèles 3D virtuels visibles à l’aide d’un casque ou d’un smartphone. Ces modèles occupent leur emplacement exact et à la bonne échelle. Les objets virtuels et l’utilisateur peuvent interagir avec le monde réel (les éléments du modèle virtuel peuvent être dissimulés derrière des objets physiques, p. ex.). La réalité mixte nécessite des technologies plus évoluées et poussées que la réalité augmentée, mais permet d’atteindre une précision supérieure. Ainsi, grâce à la réalité mixte, il pourrait être possible de comparer avec précision la localisation réelle d’éléments tels que des gaines techniques ou des mises en attente de ferraillage avec la localisation prévue ou conçue.
La réalité mixte semble être l’aboutissement de la réalité augmentée pour les professionnels. Son développement n’est pas tout à fait terminé; la technologie est en pleine évolution technique et se démocratise au fil des ans.

