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Aperçu des notions reprises dans ce chapitre
Une des difficultés à laquelle on est confronté lorsque l’on tente de comprendre les principes généraux du BIM est qu’il faut apprendre un nouveau langage.
En effet, il faut assimiler un nouveau vocabulaire, et c’est d’autant plus difficile car certaines appellations varient d’un pays à l’autre (par exemple, un « protocole BIM » en Belgique sera appelé « convention BIM » en France).
La prédominance de l’anglais dans la terminologie du BIM constitue également un frein pour certains.
Ce chapitre vise par conséquent à éclairer le lecteur en fournissant une explication des concepts clés du BIM qui ont une appellation parfois peu révélatrice de leur signification.
Un dictionnaire plus exhaustif est disponible ici.

Les stades de maturité du BIM
Le processus visant à amener le secteur de la construction à une collaboration « complète » sera progressif. Des étapes distinctes ont donc été définies dans la norme NBN EN ISO 1950-1, sous la forme de « stades » (ou «stages of maturity» en anglais).
Ceux-ci ont été définis dans une fourchette de 1 à 3.
Ce chapitre reprend le concept général.

Stade 1
Première étape de manipulation du BIM dans l’entreprise.
La collaboration est encore modérée même si la présence d’un environnement de données commun (CDE) est déjà présent.
Stade 2 (« BIM selon la série ISO 19650 »)
« Le stade 2 combine un mélange de processus manuels et automatiques de gestion de l’information, qui sont utilisés pour générer un modèle d’information fédéré incluant tous les conteneurs d’information fournis par les équipes de travail en lien avec un actif ou un projet » (NBN EN ISO 1950-1:2019).
Stade 3
Le stade 3 présente une maturité supérieure à celle du stade 2 dans le sens où un CDE plus performant (favorisant la gestion de données structurées plutôt que la gestion de fichiers) est mis en place. De plus, il est question à ce stade de « modèles d’information sur serveur à base d’objets BIM ».

Les dimensions du BIM
Alors que l’on a l’habitude d’entendre parler de 2D et 3D, le BIM a fait apparaître également d’autres « dimensions ».
La plupart d’entre nous sont familiarisés à la 2D et la 3D, mais que signifient les autres dimensions? Ce chapitre reprend une explication concernant chacune de celles-ci.
Notons cependant que la terminologie dont il est question dans ce chapitre n’est pas standardisée. Il n’y a pas de réel consensus, d’accord univoque sur la définition des dimensions (surtout au-delà du BIM 5D).

BIM 4D (planification 4D)
Le BIM 4D inclut la dimension « temps » permettant de gérer le planning et l’ordonnancement du projet. Exemples d’applications du BIM 4D : visualiser les étapes, le phasage de la construction; aider à une meilleure coordination des corps de métier; gérer les ressources matérielles et humaines; prévoir l’impact des travaux sur la circulation routière ou sur l’accès à un bâtiment voisin; voir l’impact de tout changement sur le délai d’exécution initial …
BIM 5D (gestion des coûts)
Le BIM 5D inclut la dimension « coût » permettant de gérer des informations liées à l’aspect économique du projet.
Exemples d’applications du 5D BIM : offre de prix depuis le logiciel; gestion de la répartition des coûts et dépenses tout au long du développement du projet; l’impact de la modification du projet sur le budget est automatiquement calculé, …
Autres dimensions
On peut également imaginer :
- une dimension « facility management » (incluant notamment des données détaillées utiles pour la maintenance tout au long du cycle de vie). Exemples d’applications : recherche d’informations sur le fabricant de telle ou telle installation, sur la date de mise en service, sur les paramètres de configuration afin que le fonctionnement de l’installation soit optimal, …
- Une dimension sur les aspects environnementaux et de durabilité qui permettrait de gérer les informations en lien avec la durabilité du bâtiment, notamment sa performance énergétique.
Open BIM
L’Open BIM est une initiative de buildingSMART International (organisme officiel interprofessionnel autrefois nommé IAI (International Alliance for Interoperability)).
Le but de l’Open BIM est de permettre à tous les intervenants de participer au projet et d’échanger des informations, même s’ils utilisent des logiciels différents.
Cet échange d’informations entre logiciels différents est possible grâce à des formats de fichiers dits « ouverts ». Des exemples de formats de fichiers ouverts sont les formats IFC, BCF, CoBie. Ce sont davantage des formats d’échange que des formats de travail.
L’Open BIM peut également s’avérer utile au moment de la réception : les données sont en effet accessibles à tous, même si l’on ne dispose pas (ou plus) de la licence pour le logiciel initial.

Open BIM - Les acteurs
buildingSMART International (bSI)

Association à but non lucratif, constituée d’antennes nationales (appelées « chapitres ») et de sponsors dont l’objectif est de promouvoir l’Open BIM et de favoriser l’émergence de normes et leur implémentation. bSI a été fondée en 1996 et était autrefois nommé IAI (International Alliance for Interoperability).
Forum francophone de l’openBIM
Il s’agit d’un groupement volontaire de chapitres (ou de membres de chapitres) francophones. On y retrouve notamment buildingSMART Canada, buildingSMART France-Mediaconstruct, buildingSMART Switzerland, le CRTI-B (Luxembourg), Buildwise, le Groupe BIM du Québec. Ce forum francophone a été fondé en 2019.
EU BIM Taskgroup

Groupe constitué en 2015 sous l’impulsion de la Commission Européenne et constitué de 23 pays membres dont la mission est de coordonner les actions relatives au BIM en Europe et veiller à l’émergence d’une stratégie européenne.
Une des premières actions du groupe a été la publication d’un guide (EU BIM Handbook) dans 20 langues afin de divulguer des informations sur les bonnes pratiques du BIM appliquées dans les différents pays européens et à l’international.
Open BIM - Les formats de fichiers ouverts
Le format IFC
IFC est l’acronyme de « Industry Foundation Classes ». Un format IFC vise à traduire un modèle réalisé dans un certain logiciel en une base de données compréhensible par n’importe quel autre logiciel et à assurer ainsi une interopérabilité entre les logiciels. Voir aussi : Le guide IFC.

Le format BCF
BCF est l’acronyme de « BIM Collaboration format ». C’est un format pour la communication des messages décrivant les problèmes découverts sur le modèle. Il permet de transmettre des commentaires, des images, la localisation des points de vue, et les objets du modèle concernés par le problème.
Le format CoBie
CoBie est l’acronyme de « Construction Operations Building Information Exchange ». C’est un format contenant des informations utiles pour le facility management.
Level Of Information Need
Des notions de LOD, LOI, LOG à la notion de « Level Of Information Need »
La notion initiale de LOD, dont l’acronyme était utilisé pour parler de « Level of Detail » (Niveau de détail), a évolué au fil du temps.
La dénomination à utiliser est maintenant « Level of Information Need » pour « Niveau d’Information Requis ». L’objectif avec ce nouveau terme est de réconcilier et d’harmoniser les pratiques car les pays emploient à l’heure actuelle des dénominations et des échelles différentes pour définir leurs exigences d’information aux différentes phases du projet.
Jetons quand même un œil aux niveaux de « xxx » établis dans différents pays (« xxx » pouvant être « détail », « géométrie », « information », « développement », etc.)

Les LOD en Amérique
les LOD américains sont décrits dans le document « Level of development specification » (BIMForum) et comprennent, pour de nombreux éléments, une explication de ce qui doit être modélisé et défini aux LOD 100, LOD 200, LOD 300, LOD 350 et LOD 400.
Les « niveaux GID » au Luxembourg
Au Luxembourg, on parle de « niveau GID » prenant en compte le niveau de granularité relatif à la géométrie, à l’information, et à la documentation.
Les LOD en Angleterre
En Angleterre, le LOD dans le sens « Level of Development » est divisé en 2: le LOI (Level of Information) se référant à l’information et le LOD (Level of Detail) se référant au graphisme.
Les ND en France
La France, quant à elle, s’est inspirée des LOD américains pour définir 6 Niveaux de Développement (ND 1, ND 2, ND 3, ND 4, ND 5, ND 6) définissant le niveau de renseignement attendu pour les éléments constituant la maquette numérique selon l’avancement du projet.
Et en Belgique ?
la Belgique n’a pas pris position ni défini de « niveaux belges ». La vision belge est de suivre les recommandations et la terminologie de la norme EN 17412-1:2020.
Mentionnons également ici les « conventions de modélisation BIM » réalisées par le CT BIM&ICT de Buildwise et le Cluster BIM. L’objectif de ces conventions est de répondre à la question suivante : quelles informations convient-il de retrouver, et sous quelle forme, lors du transfert (de modèles) de l’équipe de conception vers l’équipe d’exécution?
